Depuis 2019, les forêts du Grand Est font l’objet d’invasions de chenilles processionnaires. Leurs poils urticants causent bien des tracas aux promeneurs et autres usagers des sous-bois ainsi qu’aux services municipaux et même aux habitants.
Depuis la semaine dernière, les conditions météorologiques et l’évolution du cycle de vie de la chenille processionnaire du chêne ont notablement accentué les désagréments à Sarreguemines et dans sa région.
Les mesures
La municipalité, en concertation avec l’Office National des Forêts (ONF) a donc décidé de :
- Fermer, et ce jusqu’à nouvel ordre, les forêts du Buchholz, du Forst (à Folpersviller) ainsi que le Lorentzerwald (située entre la rue de Woustviller et le quartier de Beausoleil). Des panneaux d’information ainsi que des barrières en interdisent scrupuleusement l’accès. Ces massifs resteront néanmoins accessibles aux professionnels du bois dûment équipés et protégés ainsi qu’à l’ONF.
- Signaler les autres zones à risque : sur site (par affichage), via les réseaux sociaux ainsi que par voie de presse. Dans ces zones identifiées, l’accès sera fortement déconseillé (ex : promenade du Golf).
- Sensibiliser la population, durant les prochaines semaines et à plusieurs reprises, sur la thématique de la chenille processionnaire du chêne : son cycle de vie, les effets néfastes de ses poils urticants et les conditions de prolifération de ces derniers, les précautions à prendre et les bons gestes à adopter...
Le traitement contre la chenille processionnaire avec le bacille de Thuringe
Qu’est-ce que le bacille de Thuringe ?
Le bacillus Thuringiensis est une bactérie utilisée pour infecter le système digestif des chenilles. Couramment appelé Bacille de Thuringe, il s'agit d'une bactérie que l’on trouve dans le sol, l’eau, l’air et sur le feuillage et qui est connue pour son activité insecticide. L'utilisation de cette dernière comme traitement contre les chenilles processionnaires est très efficace.
Qui peut utiliser ce traitement ?
Vous pouvez très bien utiliser ce traitement chez vous en tant que particulier pour traiter vos arbres infestés. Le bacille offre un effet localisé, mais il n’empêchera cependant pas la prolifération sur les arbres alentours non traités, qui eux continueront de propager les poils urticants volatiles.
Quelle solution pour la municipalité ?
Au vu de l’important taux d’infection en Lorraine, il est très compliqué de traiter localement chaque chêne car il ne résulte pas d’effet général sur l’ensemble des zones touchées. La meilleure solution serait un épandage par voie aérienne, ce qui n’est pour l’instant pas autorisé par la réglementation nationale. Deux raisons :
- Depuis 2011, le traitement aérien de produits phytopharmaceutiques est interdit sauf dérogation (loi du 17/8/2015 relatif à la transition énergétique pour la croissance verte). Après traitement le site pulvérisé doit aussi être fermé au public de 24 à 48h avec une distances point d’eau / habitations respectable. Pour ce type de traitement, la Ville doit ainsi avant tout demander une dérogation qui pourrait, si elle est accordée, prendre effet uniquement à partir du printemps 2022.
- L’utilisation massive du bacille de Thuringe a pour effet d’éliminer d’un même coup toutes les espèces de chenilles environnantes. Bien que n'étant pas dangereux pour l'environnement, son utilisation en masse, notamment par hélicoptère, peut provoquer de lourds déséquilibres sur la biodiversité locale.
Pour rappel
Il existe deux sortes de chenilles processionnaires, celle du pin et celle du chêne. C’est la seconde que nous retrouvons dans nos régions. Leurs œufs éclosent vers mars-avril et les chenilles se mettent à fabriquer leurs nids vers le mois de juin-juillet, au niveau du tronc et des branches les plus solides. Ce nid renferme les chrysalides qui se métamorphoseront en papillon de nuit pendant la deuxième quinzaine d’Août. Malheureusement, les « poches » et les anciennes mues conservent pendant encore tout le mois d’août les polis urticants qui continuent de voler, jusqu’aux temps pluvieux qui lessivent arbres et sols.