Le festival PERSPECTIVES se déploie à Sarreguemines !

©Armin Smailovic

Théâtre - Durée 80min - En allemand surtitré français

Milo Rau / Schaubühne Berlin

Le metteur en scène, auteur et essayiste suisse Milo Rau est de retour au Festival PERSPECTIVES avec une production de la Schaubühne Berlin ! En collaboration avec la comédienne de renom Ursina Lardi, connue pour ses rôles au théâtre, au cinéma et pour le petit écran, Milo Rau menait des recherches préalables à une mise en scène de Jedermann, pièce allégorique de Hugo von Hofmannsthal datant du début du XXème siècle et grand classique du théâtre germanique. À ce moment-là, en 2020, l’actrice reçoit une lettre qui aura une influence notoire sur le spectacle en devenir.

Helga Bedau, enseignante à la retraite installée à Berlin, s’adresse à Ursina Lardi. Elle écrit qu’elle souffre de ne plus pouvoir se rendre au théâtre en raison de la pandémie, de ne plus vivre ces instants de partage, elle qui a mené une pratique du théâtre en amateur. Helga Bedau raconte qu’elle est atteinte d’un cancer dont elle ne guérira pas et exprime son souhait le plus cher : celui de pouvoir remonter une dernière fois sur scène. Dès lors, Helga Bedau intègre le projet et Jedermann (littéralement « chaque homme ») devient Everywoman (« chaque femme »).

Dans un décor réunissant des effets personnels, Ursina Lardi s’entretient avec Helga Bedau. Toutes les deux jouent leur propre rôle. L’une sur scène, l’autre sur un écran de cinéma, elles entrent dans un dialogue où il est question de l’existence, de la mort mais aussi et surtout de la vie. Sans jamais tomber dans le pathétique, les deux femmes échangent sur leur vécu et leurs aspirations, sur la solitude, la finitude des choses et la place des arts dans leurs vies. Anecdotes, réflexions, leur approche est personnelle, parfois philosophique. Everywoman est une pièce intimiste qui questionne l’essence de la vie avec une douceur infinie.

©Niels Benoist

Cirque acrobatique et musical - Durée 50min - À partir de 6 ans - Gratuit SUR RÉSERVATION (voir ci-dessous)

Dans le cadre des 60 ans du Traité de l'Élysée

AKOREACRO

Dans Arrêt d’urgence, rien ne se passe comme prévu. D’ailleurs, quel est le programme ? Un concert ? Du cirque acrobatique ? Une chose est sûre, la compagnie AKOREACRO, qui était venue au Festival PERSPECTIVES 2015 avec son fabuleux KLAXON, prend un malin plaisir à semer le chaos pour nous divertir. Cette fois, pas de chapiteau : les artistes envahissent l’espace public, et vont avoir besoin de place…

Il ne faudrait trop en dire – les rebondissements sont nombreux. Dans le désordre, nous citerons donc seulement un pianiste que rien n’arrête, un violon qui se décompose, une panne de moteur, un super-héros du dimanche, des cabrioles acrobatiques en veux-tu en-voilà et une cadence furieusement rythmée. Pas de panique, tout est sous contrôle.

AKOREACRO défend un cirque populaire, musical et acrobatique. Après la pandémie, les virtuoses, instrumentistes et acrobates, ont eu le souhait de retrouver le public avec la proximité et l’authenticité qu’offre la rue. C’est de là qu’est partie l’idée d’Arrêt d’urgence : une forme tout terrain, tout public et itinérante.

Rien de tel pour sillonner l’espace transfrontalier. Les irrésistibles AKOREACRO s’arrêteront deux fois en Moselle et deux fois en Sarre. Grâce au soutien financier du Land de Sarre à l’occasion des 60 ans de la signature du Traité de l’Elysée qui scelle l’entente entre la France et l’Allemagne, Arrêt d’urgence sera ainsi en mesure de réunir spectateurs et spectatrices des deux pays – et au-delà ! – pour quatre soirées à la belle étoile sous le signe de l’amitié franco-allemande. Une joyeuse cacophonie à découvrir en famille.

>> Infos billetterie et réservation : indiv.themisweb.de

©Michaël Galvez

Théâtre de marionettes - Durée 60 min - En français surtitré en allemand

Compagnie Belova - Iacobelli

Tchaïka est le premier spectacle de Belova Iacobelli, une compagnie portée par l’actrice, marionnettiste et metteuse en scène chilienne Tita lacobelli et l’actrice-marionnettiste belgo-russe Natacha Belova. Pour cette première création commune, les deux femmes signent un solo poignant, un hommage vibrant au théâtre et à l’art de la marionnette. Ovationné dans tous les pays où la pièce a été jouée, Tchaïka a été distingué par de nombreux prix à l’international, notamment par le Prix Maeterlinck de la Critique pour le Meilleur seul·e en scène de l’année 2020 en Belgique. Attention, pépite !

Tchaïka, c’est le nom d’une vieille dame qui fut une grande actrice. Elle se trouve sur scène, un peu égarée. Une jeune femme lui souffle que le spectacle a commencé, que c’est à elle de jouer. Ce soir, on donne La Mouette d’Anton Tchekhov. Ce sera sa dernière pièce, ses adieux au théâtre après une longue carrière. Mais la mémoire de Tchaïka lui joue des tours. Son âge voudrait qu’elle interprète Arkadina, le rôle de la mère. Seulement ce sont les mots de Nina qui lui viennent à l’esprit, ceux de la jeune fille. Dans la confusion, Tchaïka mêle la fiction de l’œuvre de Tchekhov et sa propre réalité.

Tchaïka, c’est une marionnette à taille humaine qui prend vie grâce à la performance prodigieuse de Tita Iacobelli. Sur scène, quelques objets seulement. Il n’en faut pas davantage au duo Belova Iacobelli pour nous conter avec beaucoup de sensibilité les rêveries de Tchaïka, ses égarements, la beauté d’un passé glorieux, l’incertitude du présent au crépuscule de la vie et la force poétique du théâtre. Un spectacle brillant qui recèle des trésors d’émotion.

©Elian Bachini

Danse et musique live - Durée 60 min 

Fouad Boussouf / Le Phare – CCN du Havre Normandie

Dans Oüm, la danse, la musique et la poésie semblent ne faire qu’un. Inspiré par l’immense diva égyptienne Oum Kalthoum et par des poèmes persans, le chorégraphe Fouad Boussouf fait brillamment dialoguer les époques, les styles et les cultures. Aux sons envoûtants du oud, le hip-hop rencontre les danses orientales. Six danseurs et danseuses et deux musiciens se lancent dans un mouvement qui va crescendo avec une ferveur et une énergie remarquables.

Le chorégraphe Fouad Boussouf revient après Transe et Näss (présenté en 2019 à PERSPECTIVES) avec le troisième volet d’une trilogie sur le monde arabe. Très présentes dans le paysage sonore de son enfance, les chansons d’Oum Kalthoum l’accompagnent partout. Cette voix, cette émotion poétique et musicale, ces sentiments – des plus intériorisés aux plus exacerbés – lui deviennent familiers. En s’intéressant plus tard au sens de ses textes, il découvre les Quatrains d’Omar Khayyam, poète persan du XIe siècle. Véritable ode au présent, ce poème puise sa force dans le rapport au plaisir, à la délectation, à l’exaltation et à l’amour. Oüm célèbre l’ici et maintenant – une transe vivifiante et grisante de beauté.